Allez, cette
fois, c’est parti,nous nous élançons
sur les routes à la découverte du Mexique, direction Teotihuacán,important site archéologique de la vallée de
Mexico et contenant certaines des plus grandes pyramides méso-américaines
jamais construites en Amérique précolombienne.
Mais pour l’heure, nous tentons
de sortir de Mexico par le nord-est : les embouteillages monstres de la
capitale ne nous permettent pas de jouer les touristes pressés ; le
constat est simple, on ne nous avait pas menti, ces énormes bouchons ne sont
pas une légende !
Les favelas de Mexico
Enfin sortis de la capitale, nous
découvrons sa banlieue : des collines couvertes de constructions de toutes
les couleurs. Des taches rose, bleues, vertes ou blanches rongent progressivement
les reliefs environnants, ce sont les favelas, terme brésilien pour dire
« bidonvilles ». Là, s’entassentdes mexicains venant grossir les rangs de la pauvreté, celle-ci
continuant de progresser, de sorte qu’aujourd’hui plus de 60 millions de mexicains
vivent dans des conditions de précarité sociale et économique et ceci malgré
les programmes sociaux du gouvernement. La raison de cette augmentation réside
avant tout dans la diminution du revenu des ménages…. En conclusion, et
selondivers critères, 1 mexicain sur 2
vivrait sous le seuil de pauvreté….
1-L’Atelier d’Obsidienne
Un arrêt
obligé, à la rencontre de l’artisanat local, nous fait faire une halte dans une fabrique d’objets en obsidienne,
cette pierre noire d’origine volcanique servant autrefois à la fabrication
d’outils et d’armes tranchantes. Bien évidemment, même si cette étape présente un côté intéressant
et instructif, il est sûr que l’on nous arrête là pour que l’on puisse y faire
quelques emplettes genre petits souvenirs du cru ! Mais pour l’instant,
nous sommes tout ouïe : l’homme qui nous a accueilli va tout nous dévoiler
sur « l’agave bleue» !
Cette plante, possédant de larges
feuilles épaisses gris-vert et pouvant ressembler à l’aloé vera ou au sisal, pousse
principalement au Mexique (ça tombe bien, justement nous y sommes !).
Populaire et appréciée, elle entre dans la composition de divers breuvages plus
ou moins alcoolisés :
Le Mezcal est une boisson alcoolisé faite à partir de
plusieurs variétés d’agave. Après différents procédés (cuisson, distillation,
fermentation), cela devient une liqueur au goût rude "agrémenté" d’une chenille
parasitaire genre gros ver…tout cela donnant un goût subtil et des vertus de
virilité ! Vous avez dit « subtil et viril » ? Tiens tiens !!!!
La Tequila ne peut être extraite que de l’agave bleue ; le procédé est le même, mais y sont rajoutés
des levures et du sucre… Il existe trois sortes de tequilas : la tequila
blanca, translucide et basique pour les cocktails, la tequila reposada, dorée
vieillie jusqu’à 1 an en fût de chêne, et pour les connaisseurs, la tequila añejo, ambrée
et vieillie jusqu’à 3 ans, le nec plus ultra en somme, mais pas donnée…
Finalement c’est un peu leur rhum à eux !!! ^^
la piña
Un bien grosse paille
L’Aguamiel, ou sirop
d’agave ou encore nectar ou eau de miel, est utilisé depuis bien
longtemps au Mexique et était connu des Aztèques qui en appréciaient son goût
léger. Ce sirop, d’un goût sucré, a un index glycémique particulièrement faible
( hé hé super pour les diabétiques alors ^^). Quant à sa production, c’est
hyper simple : il suffit de retirer les feuilles centrales pour en
dévoiler le cœur (la piña) ; le liquide qui se forme tous les jours en
son centre, est alors aspiré à l’aide d’une énorme paille genre coloquinte-forme-massue
^^ (bon, ça c’est quand c’est artisanal hein ?) ; ce jus ainsi
récolté est ensuite filtré et chauffé… pour devenir un Aguamiel de qualité, prêt à être offert aux Dieux !
Pour faire du parchemin
La Pulque, cette boisson alcoolisée, est issue de la fermentation
de l’aguamiel. Mais son élaboration se fait exclusivement dans les mois qui précèdent la fin de sa
vie, c'est-à-dire au moment de la floraison (cette plante ne fleurit qu’une
fois, au bout de 7 ans environ, puis meurt)….
Dégustation de tequila
C’est bien beau tout ça mais que
faire de la plante ensuite ? Rien ne se perd bien sûr et tout se
transforme ! Avec ses pointes, on fabrique une sorte de parchemin, mais
aussi des fibres textiles et de la corde…. Ça, c’est du Zéro déchet, Super!!!
Maintenant, je
suis incollable sur l’Agave et ses
boissons dérivées super bonnes pour les Dieux à ce qu’il paraît ! Bon
après dégustation, et avoir testé le rituel sel-téquila-citron, je ne
serai pas aussi enthousiaste ! Allez, tiens je vous donne le processus si
vous ne le connaissez pas, car moi perso, j’étais novice en la matière :
On trinque à la tequila
D’abord léchez la peau entre le pouce et l’index (y’a
intérêt a ce qu’elle soit propre ^^);
Tenir la téquila de l’autre main ainsi qu’un morceau
de citron. Lécher le sel, et boire ensuite d’une seule traite le verre !
Sucer le morceau de citron : après avoir bu, son
acidité paraîtra agréable et nous devrions, tel un mexicain
« basané » en apprécier la puissance ! Enfin c’est ce qu’ils
disent, parce que moi….
Un amas hétéroclite
Nous voici maintenant regroupés autour d’un amas de
grosses pierres de couleurs variables… Là, sont empilés pêle-mêle, des blocs
bruts d’obsidienne bien sûr, mais aussi des turquoises, lapis-lazulis, jades,
topazes, et encore des améthystes, agates ou quartz…qui une fois mouillés,
révéleront leurs plus beaux éclats…
Un atelier rustique
L’homme nous explique le savoir faire des artisans
dont les instruments n’ont sûrement pas beaucoup évolués : ici pas d’électricité
pour faire tourner des machines mécaniques, seuls les pieds et les mains
expertes activeront les roues ou les meules. Les masques, statues et autres
objets pour la plupart s’inspirant d’œuvres archéologiques, seront exposés par
la suite en pleine lumière dans la boutique attenante, prêts à être vendus….
Réplique d'un masque de turquoise
D’ailleurs, nous allons y faire un tour, histoire
de…..et je tombe non pas sur des bibelots bien qu’il y en ait à foison, mais
sur une poupée toute mignonne avec son chapeau de paille et ses vêtements
mexicains : et hop-la, « in the luggage », ce sera pour ma
poupée d’amour en France!
Nous reprenons la route vers Teotihuacán. Dans le van, les discussions vont bon train, et Saul
ne se fait pas prier pour répondre à nos questions. Mais c’est Jeannine qui
remporte le gros lot ; nous n’avons pas attendu pour remarquer que c’était
une bavarde invétérée, et là, je crois que Georges a trouvé son maître :
il a du mal à en placer une, ce qui l’agace au plus haut point !!!
Ahah !!!
2-Site précolombien de Teotihuacán
Ou « La cité où les hommes se transforment en
dieux »
"Bien qu'il fit nuit,
Bien que le jour ne se fût pas levé,
Bien qu'il n'y eût aucune lumière,
Ils se rassemblèrent,
Les dieux se réunirent,
Ici à Teotihuacan"
Saul ne craint pas le soleil
A quelques 50 km de Mexico, en plein
centre du Mexique, à une altitude de 2000m et posée sur un plateau aride, la
cité-état de Teotihuacán demeure l’une des plus grandes énigmes de l’archéologie. Pas un arbre pour
s’abriter du soleil, qui en cette journée de février, promet d’être chaude…
Nous accédons maintenant au site « par les coulisses », c’est
super pour une danseuse non ?, c'est-à-dire entre deux immenses temples…
Notre danseur étoile, Saul^^, est là pour nous entraîner sur la grande scène de
la Place de la Lune, sous les feux de
la rampe ! Et ce n’est pas peu dire, car à cette heure de la journée, il
est midi, l’astre du jour darde déjà ses rayons assassins ! Bien
installés, en plein soleil, nous écoutons la « 1ère conférence historique »
de notre guide !
Les marchands ambulants Place de la Lune
Découverte par les Aztèques (bon, jusque là, ça va, ce nom me dit quelque chose) au 14ème
siècle, la métropole méso-américaine, sur laquelle s’élevaient pyramides,
temples et autres bâtiments, était depuis longtemps abandonnée. Sa perfection
est telle que les Aztèques la nommèrent « Cité des Dieux ». Selon les
historiens, cette ville de 200 000 habitants aurait été fondée par des
populations fuyants une éruption du Volcan Popocatepetl…. L’énigmatique cité
nous fait nous poser des questions restant encore sans réponse : Qui était
vraiment ce peuple disparu vers le 7ème siècle ? Pourquoi, à
l’instar des Mayas, n’y a-t-il aucune trace écrite ? Néanmoins, les
fouilles se poursuivent toujours et les
découvertes permettent de livrer de passionnants éclairages sur cette
civilisation perdue….
C’est super intéressant Saul ce que tu nous expliques,
mais là, on est en train de cramer et sans crème solaire, sans chapeau ni eau,
(tout était resté dans le van) ça ne va pas le faire ! Nous nous mettons enfin à l’ombre d’un petit temple…mais
trop tard mon nez commence à fumer, et je crains qu’un herpes solaire ne le
« défigure »…
Place de la Lune et sa Pyramide
Saul est très bavard, il connaît tout sur le bout des
doigts et entre nous c’est mieux pour un guide ; rien n’a de secret pour
lui : son pays est une véritable passion qu’il veut partager….néanmoins,
nous partons enfin en excursion à travers le vaste site couvrant une superficie
de 22km2.
Pyramide de la
Lune
Située, au nord sur l’immense place éponyme, la Pyramide de la Lune, culmine fièrement à
46m de hauteur. Faite de plusieurs monuments empilées correspondant à
différentes phases de constructions ponctuées de sacrifices d’animaux mais
aussi d'humains, elle ouvre la voie sur
Pyramide de la Lune et l'allée des Morts
L’Allée des
morts,
une avenue large de 45m et longue de 4km, bordées de
constructions couvertes de fresques que les archéologues ont longtemps cru être
des tombeaux, mais qui se sont révélées être des plateformes cérémonielles et
des temples !!! Orientée Nord-Sud, elle passe devant l’imposante
Pyramide du
Soleil.
Pyramide du Soleil
Contrairement à son nom, elle est dédiée à la divinité
de la pluie. Construite d’un seul jet au dessus d’une grotte remplie d’eau
(symbole de renaissance) et autrefois recouverte d’une épaisseur de 6m de stuc
-rien n’est trop beau pour les dieux- , elle se dresse à 65m de hauteur la
faisant monter sur la 3ème place des plus hautes pyramides du monde.
Bien qu’elle soit plus élevée que la pyramide
de la Lune, le dénivelé du terrain met les 2 sommets à la même
hauteur ! Rhoooo, mais ils sont trop forts ces téotihuacanais ! Heu….
Ça se dit ça ????
Nous sommes encore en forme malgré la chaleur même si
mon nez, bien cramoisi, s’est transformé en Goulphare, alors on se ferait bien
une petite pyramide non ? Allez, ce ne sont pas les 265 marches de la Pyramide
du Soleil qui vont nous impressionner ! Toute fois, l’ascension vers
le sommet s’annonce délicate ; en effet, les marches sont extrêmement
hautes, irrégulières et particulièrement étroites, ne permettant pas un pied,
même de petite taille de s’y poser correctement. Les quadriceps se mettent donc
en action avec force, ceci ayant aussi
l’avantage de nous faire de belles fesses Ah ah ah …
Arrêt à la 1ère plateforme
Au sommet de la pyramide du Soleil Vue sur la pyramide de la Lune
Bon ça y’est, bien arrivée au sommet, mais en
nage ! Georges est resté au niveau de la première plateforme avec
Jeannine. Je savoure alors cet instant ou mon regard se porte, à 360°, sur ce
site incroyable qui était enseveli sous des monticules de terre, le dissimulant
à la vision des hommes durant de nombreuses années !
Petite visite aussi en passant au
Palais
Quetzalpapalotl
Quetzal-Maripossa
Eau et fertilité
…ou Quetzal-Maripossa, un mythique
oiseau-papillon à connotation solaire pouvant ressembler à une chouette dont
les yeux, incrustés d’obsidienne, est sculpté sur les piliers du patio. Situé
sur la place de la Lune, ce palais
est intéressant par l’excellent état de ses peintures abstraites et
géométriques ocres-rouges, peintures qui pourraient faire allusion à l’eau, à
la fertilité…
Bon maintenant, nous n’en pouvons plus il faut bien le
dire…et nous ne verrons pas le Palais de
Quetzalcoatl qui se trouve à l’autre extrémité de l’allée des Morts… Nous
quittons le site et achetons des chapeaux de paille au marchand ambulant
installé aux abords. Mieux vaut tard que jamais dit-on !
Mariachi trompettiste
Mariachi guitariste
Jus d'hibiscus
Danse inca au restaurant El Jaguar
L’heure du repas est déjà dépassée, mais nous nous
arrêtons dans le « Restaurante El Jaguar » non loin de là. Nous
découvrons alors les spécialités mexicaines proposées sous forme d’un buffet
immense, accueillis par un orchestre de mariachis dans leur costume
traditionnel… On se sert des salades variées (salade de cactus), on nous
prépare des tacos après en avoir choisi les ingrédients, on boit des bières ou
des énormes verres remplis de jus hibiscus rose … Bref, une halte sympathique
reposante et rafraîchissante après cette longue matinée…halte également
animée par des danses Incas…
En passant, la "Vigilante"
Retour à Mexico, Mexiii-iiiii-cooooooo 𝆔𝅘𝅥𝅲♪𝅗𝅥𝅗𝅥 où nous
retrouvons les mêmes embouteillages….
3-Le musée
Anthropologique
Salle des origines préhistoriques
Ce musée est consacré à l’archéologie et à l’histoire
des civilisations pré-hispaniques du Mexique, principalement de Mésoamérique et
à l’ethnographie des actuels peuples indigènes du Mexique. D’une surface de
36 000m2, c’est une visite incontournable car c'est le musée archéologique le
plus riche d’Amérique latine… Donc il est prévu que l’on y apprenne des choses,
enfin je parle pour moi ! D’ailleurs, ça commence dès que l’on franchit
l’entrée… En préambule, Saul nous met en garde… Il est
tard, nous n’aurons pas le temps de tout voir il paraît même que le musée
restera un peu plus longtemps ouvert pour que l’on puisse y roder tranquilou….
Hé Saul, ne t’inquiète pas, nous ne comptions pas TOUT
voir hein ?
Nous voici maintenant, écoutant la 2ème
conférence historique de notre guide préféré !
La mort du soleil
Bon là, il faut que j’absorbe dans l’ordre, les différentes
civilisations se succédant au Mexique : Olmèques, Chichimèques, Toltèques,
Totonaques, Zapotèques, Mayas ou Aztèques… et autres tèques bien sûr… Dur dur, mais bon,
la journée a été longue et fatigante !
Salle toltèque
Sur les talons de Saul, nous arpentons les
mystérieuses salles consacrées aux
différentes étapes de l’histoire du peuplement du Mexique : Salle des
origines préhistoriques, Salle Teotihuacán où est exposé un disque en pierre
décoré d’un crâne évoquant la mort du soleil, Salle Toltèque, salle de
l’archéologie, salle du Golfe, salle Maya…Salle….salle…. heu….
Là, comme ça, on pourrait dire que l’on va vite, mais
non ! On regarde, on observe et on écoute l’intarissable Saul…on décroche
aussi et je finis par ne plus savoir ce que je regarde !^^
Salle Mexica : Tenochtitlan
La Pierre du Soleil : le calendrier aztèque
Je m’arrêterai quand même plus longuement sur la salle
Mexica : une révélation pour moi. J’y apprends que Mexico a été fondé par
les immigrants Mexicas qui se sont sédentarisés au 14ème siècle sur l’île
marécageuse du Lac Texcoco, le « Serpent à
plumes » (Quetzalcoatl) leur ayant indiqué l’endroit précis. La ville
précolombienne de Tenochtitlan était née, remplacée au 16ème siècle par
Mexico, construite au même endroit par Ernan Cortes. Les marécages avaient été
asséchés dès le départ, mais la ville actuelle reste fragile et un programme
de consolidation de ses fondations est mis en œuvre aujourd’hui… Et puis y trône
cet immense disque de pierre de 3,50m de
diamètre et pesant 24 tonnes (oui oui, c’est très très lourd) représentant le célèbre
« calendrier aztèque », appelé « Pierre du Soleil »… Incroyable !!!!
Pour moi tout ça est un véritable scoop ! Maintenant on est carrément crevé, la journée a été rude, on n’attend plus qu’une
chose, rentrer pour prendre une douche... et dodo réparateur après quelques délicieux tacos !
Beau voyage et surtout beau reportage!!!!!!!merci
RépondreSupprimerDe rien, mais j'aimerais savoir qui remercier ???? ;-)
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