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vendredi 13 décembre 2019

Toutes les Couleurs du Mexique 8/10

 

Jeudi 07  MARS 2019

 

« Au Mexique, le Jour des Morts prend un sens tout particulier dans un petit village maya. Les habitants exhument les corps et nettoient les os de leurs défunts. Une façon qu’ils ont de leur montrer l’amour qu’ils leur portent », nous explique Saul….

Au début, on a eu un peu de mal à croire les dires de notre guide, cela ressemblait plutôt à une histoire sortie d’un film d’horreur. Mais il nous a tellement convaincu que l’on s’est dit que nous n’avions rien à perdre. Nous sommes curieux et j’ai un sérieux penchant pour la photographie. ^^ Il fallait donc que l’on voit ça de nos propres yeux et l’ensemble de notre petit groupe finît par accepter….

Après avoir roulé une soixantaine de kilomètres, nous voici rendus à

 

14- Pomuch, là où on dépoussière les morts… 

 

Pomuch
Un tricycle familial


La chaleur est déjà étouffante et ici, j’ai l’impression que l’on se déplace essentiellement en tricycle que je ne manque pas de mettre dans le viseur de mon Panasonic Lumix. Nous nous garons, juste en face le cimetière, puisque c’est le but de notre visite, et devant une « boutique », une « tortilleria »,  broyant du maïs pour la fabrication de farine de…tortillas… Bien sûr, nous entrons et regardons avec intérêt.



Tortilleria à Pomuch
Porte et auvent s’ouvrent sur une mini véranda occupée par deux sièges crevés ; à l’intérieur, une femme s’active à la mouture de cette graine si importante pour le mexicain, le maïs….nous l’observons un instant, puis nous nous dirigeons, pour ne pas la déranger davantage, vers le petit Cimetière, témoin, tous les ans, de ce rituel ancestrale venu des mayas, et unique au monde : l’Hanal Pixan. Cette fête des morts à lieu le 2 novembre, donc nous ne pourrons pas y assister, mais nous pourrons visiter l’endroit.




Entrée du cimetière

Lors du Dia de Muertos, les morts sont donc à la fête et doivent revêtir leurs plus beaux atours. Les Pomuchenses viennent alors par centaine des alentours, nettoyer les os de leurs défunts en marque de respect. Ceux-ci sont complètement dépoussiérés. Jambes, bras, hanches… crânes seront nettoyés et astiqués avec amour, puis délicatement remis dans le petit coffre en bois dont le linceul, aux motifs en rapport avec la personnalité du défunt a été changé. Autrefois brodés,  ces linceuls sont de plus en plus souvent peints car moins chers... Le couvercle reste ouvert, le crâne toujours sur le dessus… et l’âme peut ainsi trouver refuge et regarder dans les yeux les proches qui viendront lui rendre visite….

Des crânes nous observent...

La porte des lieux franchie, de tous cotés des crânes nous observent, exposés dans des niches colorées empilées (jusqu'à quatre) dont certaines sont agrémentées d’une porte en fer forgée ou surmontées d’une croix. Juchés sur un tas d’ossements, ils pointent ce qui  leur reste de nez à travers un petit ossuaire en bois, ou en carton pour les plus pauvres…

Des allées étroites, des niches colorées

Quelles impressions étranges, de l’étonnement mêlé de respect, d’incompréhension, voire de « dégoût », il faut bien le dire, mais le terme n’est pas bien choisi. Malgré tout, le voyeurisme nous pousse à arpenter les allées étroites et à regarder ces étranges squelettes, dont certains, malgré le temps, sont encore recouverts de lambeaux de peaux ou de cheveux…. J’ai comme une impression de malaise devant ces différents casiers aux couleurs vives et je détourne parfois les yeux par pudeur, ou par « peur » peut-être aussi, la mort étant un vaste sujet…. Malgré tout je me gendarme en me disant qu’elle fait partie de la vie et que rien ne pourra y changer….

Nous remontons dans notre mini bus, direction


15-Becal, là ou l’on tisse le fameux chapeau Panama

Nous nous installons dans un petit patio encombré et ombragé, des bancs sont prévus pour l’occasion et l’on s’y sent bien ; au centre, une construction circulaire en pierre - probablement un puits - sur laquelle sont disposés différentes plantes exotiques, un large sombrero coloré, des embauchoirs de chapeaux et différentes fibres pour la vannerie.   

Un joli patio ombragé pour un cours sur la fabrication du Panama

Fibres de jipi teintes et naturelles

 

Au frais, nous écoutons maintenant avec attention les explications de l’expert, un homme courtaud à la petite moustache clairsemée….prénommé Alfredo, le propriétaire.

« Pour tisser le fameux chapeau, on utilise les feuilles de palmes de Jipi, provenant  à l’origine d’Equateur et servant déjà à la fabrication du célèbre Panama. Cette plante voyagea et sera importée au Panama, liant définitivement son nom à celui du chapeau.




Au XIXème, la plante est cultivée à Becal donnant à cette région la matière première pour la fabrication de ce canotier. Depuis, ce village est devenu une référence internationale pour le tissage de ce chapeau. »

Alfredo poursuit, en même temps qu’il accompagne son discours de gestes précis :


Réduire la largeur de la fibre 


« La méthode ancestrale consiste à réduire la largeur de la fibre grâce à un petit outil ressemblant à un cure-dent, la fendant en deux du haut en bas. Cette opération est répétée autant de fois que nécessaire jusqu’à l’obtention de la largeur voulue. La lanière la plus étroite, assurera la qualité supérieur du Panama, (il sera plus léger et donc plus couteux). Cette fibre ainsi découpée, sera ensuite teinte avec des colorants naturels : fleurs ou feuilles, ou laissée naturelle avant d’être tissée. »


Pour finir de nous persuader, il nous confie que ces chapeaux ne sont pas fragiles du tout et que le magnifique sombrero coloré qu’il nous présente, en le roulant et en le pliant correctement, pourra rentrer sans dommage dans n’importe quel bagage ; de même un Panama de qualité supérieure prouve sa finesse et sa perfection en étant roulé et en le faisant passer au travers d’une bague… Quel finaud notre bonhomme…il espère ainsi comme tout bon camelot, nous faire acheter quelques articles en fin de visite….

Alfredo nous entraîne ensuite vers la cave située sous la maison-boutique familiale : « Pour cette étape il est obligatoire de descendre dans la cave, dont le degré hygrométrique est indispensable pour maintenir la souplesse du jipi, lui permettant ainsi un tissage aisé. »


Tressage d'un Panama

J’observe, filme et photographie aussi bien sûr, mais ça c’est normal^^, les doigts experts des ouvrières qui croisent et recroisent avec dextérité et une rapidité incroyable les lanières en de savants tissages, laissant même apparaître jours ou dessins au fur et à mesure… Mais il est vrai que l’apprentissage est commencé très jeune….








Vidéo sur la fabrication d'un Panama

Remontés à la « surface », nous pénétrons maintenant dans une pièce aérée où se fait  le pressage par vapeur-chaleur du chapeau. Grâce à un embauchoir, une presse, de la vapeur et un bon feu, on est a  même de donner la forme définitive au Panama… Toutes les étapes sont manuelles et nous sommes loin d’une industrie de grosse production.

La boutique et ses panamas

Nous terminerons cette visite en passant par la boutique, et bien évidemment nous ferons l’achat de deux panamas de qualité supérieure, enfin celle juste en dessous, que nous exhiberons fièrement en France l’été suivant !  

Après avoir flâné dans les rues de Campeche, visité un cimetière et fait l’acquisition de bien beaux couvre-chefs, nous piaffons d’impatience : il serait peut-être temps que l’on se mette une nouvelle petite pyramide sous la dent, ça manque un tantinet !



Comme de fait, nous progressons maintenant vers


16- Uxmal

 

Un joyau de l’architecture maya, loin de l’effervescence de Chichen Itza très touristique, une pépite dans un écrin de verdure, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO….


Uxmal : Le jeu de Pelote, Le quadrilatère des Nonnes, La Pyramide du Devin

Nous attaquons donc le site par la Pyramide du Devin, étonnante par sa base ovale, unique en son genre mais aussi par l'incroyable écho qu'elle nous renvoie… Une volée de marches monte vers le ciel, mais il n’est pas possible de les gravir, c’est interdit….

La Pyramide du Devin a une base ovale


Détails sur le quadrilatère

Le quadrilatère des Nonnes
Un peu plus loin, direction le Quadrilataire des Nonnes ! C’est un vaste espace composé de quatre bâtiments  tout en longueur qui représenteraient le cosmos : et encore une fois, Saul nous fait une nouvelle conférence historique dont il a le secret sur Uxmal… Heureusement, nous sommes à l’ombre car la chaleur est toujours aussi intense…..


Le jeu de balle et son anneau

Attenant, le Jeu de Balle – ou de pelote, c’est selon - ; à chaque fois présent sur tous les sites mayas, il est toujours liés à des aspects mythiques et cosmiques ; bon, finalement, il sera dit que les Mayas sont très forts sur ce coup là ^^ !





Un peu plus loin, posé sur la colline et surplombant tout le site, Le Palais du gouverneur, donne une idée de la grandeur et de l’importance de cet endroit à l’époque préhispanique, et le panorama vaut vraiment le coup d’œil.
Palais du Gouverneur


Autre curiosité du coin, des iguanes, les hôtes royaux de ce site. Se dorant la pilule au soleil ou bien cachés sur les pierres, on les distingue à peine…

Les iguanes sont les rois à Uxmal

C'est nous à Uxmal
En conclusion, ce site est un de mes favoris : avec moins de touristes, il est immense, complet et les constructions sont extrêmement bien conservées…bref un bel aperçu nous plongeant dans le monde maya….et super photogénique pour mon Panasonic Lumix, bien mis à mal, puisque je l’ai fait tomber, objectif déployé ! Ouille ! Après quelques manœuvres, il s’est décoincé, mais ça ne lui a pas plu ! Bon c’est un signal ça : depuis le temps que je lorgne sur un réflex !!!



Maintenant, Saul nous presse, il faut rejoindre Mérida, la Belle du Yucatan et capitale de la Marimba, - vous savez ce genre de xylophone ? -  qui a su, comme Campeche, conserver de beaux édifices de l’ère coloniale.

Mais,  notre petite troupe est d’humeur vagabonde, et nous pressons Saule de nous montrer une hacienda ; c’est l’avantage des tout petits groupes (pour rappel nous sommes seulement six !!!) et bientôt nous sommes en vue de l’


17- Hacienda Yaxcopoil


Aussi nommée le « Lieu des Peupliers Verts » ; c’est joli non ? et autrement bucolique, c’est un véritable témoignage, comme toutes les autres, de l’histoire du Mexique…

La double arche mauresque de l'entrée 

L’entrée de l’Hacienda Yaxcopoil, est au poil ha ha ha - bon d’accord, je sors…^^- est bien reconnaissable et matérialisée par une double arche mauresque, mais nous n'irons pas plus loin ; malheureusement, transformée en musée, nous ne pourrons pas aller plus loin ce jour-là, celui-ci étant fermé… Dommage j’aurais bien aimé voir à quoi cela ressemblait : mon seul repère, les haciendas entraperçues à la télé dans le feuilleton « Zorro » lorsque j’étais enfant !!! Mais Floreeennce, quelle référeeeence ! Ah ah ah ! J




Je me contenterai donc de prendre quelques vues de l’extérieur, au son de la voix entêtante de Saul, toujours intarissable en explications et heureusement à l’ombre de l’arbre vénérable de la place…

Une partie de l'Hacienda Yaxcopoil


A l'ombre de ce bel arbre

« L’Hacienda Yaxcopoil existe depuis le 17ème siècle, copiée, comme toutes les haciendas, sur le modèle espagnol (architecture, gestion des activités etc…). A l’époque on y élevait le bétail, puis sonna l’heure de la reconversion. Au 19ème, les propriétaires commencèrent à cultiver du hannequen, sorte de sisal de la famille des agaves. Ses fibres étaient utilisées pour la fabrication de cordes et de ficelles. Cet « or vert » fit la richesse de la région (le sisal, extrêmement solide, s’exportait dans le monde entier) jusqu’au début du 20ème avant d’être remplacé par l’arrivée des fibres synthétiques… »



A la suite de ces petites explications, nous repartons en minibus vers


18- Merida, la Cité Blanche


Concentrant, d’après les dires de notre guide, le meilleur du Yucatan…

Monument de la patrie à l'entrée de Mérida :
 toutes les provinces y sont représentées
Les jolies demeures de Merida
L’aperçu que l’on en a dès les abords, nous donne une impression de belle ville coloniale préservée, en atteste les jolies maisons typiques que je m’empresse de cadrer, vite fait en passant…Nous arrivons en fin d’après-midi, le soleil doré déclinant… sublime les constructions…



Cathédrale Idelfonso

L'immense Christ intérieur
Comme prévu, le centre a conservé son architecture coloniale de l’époque et, comme bon nombre de villes mexicaines, le Zocalo (grande place) est le cœur de vie de la ville où les habitants se retrouvent à l’ombre des arbres, et où se concentre le patrimoine historique. En sus de la Cathédrale San Ildefonso, cathédrale la plus vieille du Mexique dont  la statue du Christ est la plus grande au monde en intérieur, le Palais du Gouverneur et ses surprenantes arcades vert pistache, remarquable entre autre, par la présence d’une fresque sur le mythe de la création maya : l’histoire de l’homme né d’un maïs, nous déambulerons dans le Musée Casa Montejo. C’est la plus vieille maison de Merida (que des superlatifs hein ?), construite par le fondateur de la ville. Il n’en reste que l’entrée d’origine, mais la présence de différentes salles, meublées comme un intérieur de maison de la fin du 19ème, est bien intéressante. De plus, les expositions temporaires qui s’y déroulent, lors de mon passage, des costumes et tissus brodés – ah ah ah ils ont exposé tout ça pour moi ! ^^ -- donnent un intérêt supplémentaire au lieu…


Le Palais du Gouverneur et le mythe de la création maya


Casa Montejo, un salon

Casa Montejo, exposition temporaire








La nuit est maintenant tombée, mais nous flânons encore un peu dans les rues bordées de boutiques qui attirent inexorablement mon Panasonic Lumix. Je découvre alors d’étranges statues…

De bien étranges statues

Figure emblématique, de la Fête de Morts au Mexique, il s’agit d’un personnage populaire, toujours le même appelé Cavalera Catrina, représenté par un squelette féminin, vêtu de riches habits et portant un chapeau très élégant. Elle est destinée à rappeler que les différences de statut social n’ont aucune importance face à la mort….





Finalement, elle est bien croquignolette la Catrina avec ses dents bien plantés et sa grande capeline  !!!


La Catrina

Nous rentrons à l’hôtel  après une journée bien chargée et l’esprit rempli encore une fois, de belles découvertes…



***


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